cultiver de tout sur un petit espace
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Quel jardinier êtes-vous ?

Valéry Tsimba du jardin nourricier, cultiver de tout sur un petit espace

Comme beaucoup d’entre nous, Valérie Tsimba a commencé à jardiner de manière très simple, sur un rebord de fenêtre en ville. Jardiner et transmettre est devenu une véritable passion lorsqu’un jardin partagé a ouvert à proximité de chez elle il y a plus de 10 ans. Puis les choses se sont accélérées : en 2018, elle crée l’association Le Jardin Nourricier pour transmettre le goût et la passion du jardinage à tous les publics, petits et grands, via des conférences, des ateliers et de l’accompagnement. Suit en 2021 la parution de son livre Mon balcon nourricier en permaculture aux éditions Ulmer dans lequel elle montre qu’il est possible de jardiner en ville sur une très petite surface. Aujourd'hui, jardiner fait partie de sa vie et participe à son équilibre. Sur son balcon, elle cultive l’art de la diversité et du jardin nourricier.

Il est possible de cultiver des plantes potagères, des aromatiques et des fleurs sur un balcon étroit.

GARDENA– Quel est votre geste de jardinage durable ?

 

Valéry Tsimba @ lejardinnourricier - J'encourage fortement à adopter ce qu'on appelle la polyculture, c’est-à-dire à faire plusieurs cultures même sur un petit espace pour avoir de la diversité. Des plantes potagères, des aromatiques et des fleurs. Je conseille aussi d’opter pour des plantes qui ont un double intérêt pour le jardinier. Un intérêt esthétique parce qu'on les trouve jolies, mais aussi un intérêt pour les pollinisateurs de manière à les attirer, parce qu'on en a besoin pour polliniser les cultures. Au-delà des fleurs mellifères telles que le tournesol, la phacélie, le sarrasin, je conseille de choisir des plantes aromatiques qui sont mellifères aussi, comme le thym, la sauge ou la verveine. Ensuite, j’encourage les personnes à composter puisque les plantes poussent dans un support de culture ou en pleine terre. Sur un balcon, c’est important de nourrir le terreau avec du compost, donc composter le plus possible en fonction de ses possibilités. Si on a un lombricomposteur, on utilise le liquide fertilisant naturel récupéré.

GARDENA – Avez-vous un outil de jardinage préféré ? 

 

Valéry Tsimba @ lejardinnourricier - Mon outil de jardinage préféré est un outil de jardinage que l'on a tous, ce sont les mains. Je commence avec des gants mais je me suis rendu compte que je les enlevais très vite. Après, ce sont tous les outils qui sont un prolongement de la main. Dans le cadre de mon activité de jardinage sur mon balcon, j’utilise principalement le transplantoir, pour des repiquages, remplir mes pots et mes bacs etc. Parce que je suis à une petite échelle. J'imagine que quelqu'un ayant un grand jardin utiliserait plutôt une pelle.

le potager bien optimisé sur la terrasse de vertbobo

GARDENA – Y a-t-il un outil de jardinage qui n’existe pas et que vous aimeriez inventer ?

 

Valéry Tsimba @ lejardinnourricier – J’ai réfléchi longuement dans le cadre de mon activité mais je n’ai pas identifié d'outil qui n'existerait pas. Ce serait davantage des difficultés liées à la configuration de mon balcon : je ne peux, par exemple, pas installer de voile d'ombrage. C’est une contrainte quand on a des canicules. Pouvoir ombrager mes plantations en cas de fortes chaleur, c’est ce qui me manque. Il a fallu que je m’adapte à l'environnement que j'avais pour mes plantations, avec un balcon parisien filant, très restreint en largeur, 60 cm, et très long. Au total, je dispose d’une surface de 4 m2, relativement petite avec cette contrainte en largeur. Mais j'ai fait en sorte d'optimiser le moindre espace et mon balcon est uniquement consacré au jardinage, à la culture et au compostage. Il y a de tout : des cultures potagères, des aromatiques et des fleurs. Cette année, j'ai accueilli des bulbes à floraison printanière, des jonquilles, des narcisses, des tulipes, des crocus.

GARDENA – À quoi ressemblerait votre jardin de rêve ?


Valéry Tsimba @ lejardinnourricier - Ce qui me manque bien évidemment c'est l'espace, car j'aimerais en cultiver davantage. J’ai dû faire des choix, par exemple, je n’ai pas la possibilité de mettre des arbustes, des fruitiers et des arbres. Donc le jardin de mes rêves serait un jardin qui pourrait accueillir à la fois des plantes potagères, des aromatiques, des florales, mais aussi des arbustes et des arbres fruitiers. Ce serait semi-organisé, c’est-à-dire que le potager le serait ne serait-ce que pour faciliter les récoltes mais il y aurait des espaces peu ou pas organisés pour les laisser à la biodiversité. Ces différents types d’espaces créent des ruptures de milieux, de manière à favoriser les interactions et à construire la biodiversité. Avoir un verger, ce serait le rêve, et une mare aussi ! J'aime aussi beaucoup exploiter la partie aérienne en installant des arches pour accueillir des plantes grimpantes, pérennes ou annuelles.

choisir des plantes en fonction de l’exposition d’une terrasse

© Photos Valéry Tsimba @lejardinnourricier

GARDENA – Pouvez-vous nous donner votre conseil de jardinage incontournable ?

 

Valéry Tsimba @ lejardinnourricier - Le premier conseil que je donnerai, c’est de se lancer. Quelle que soit la surface dont on dispose, les contraintes ou le temps que l'on a à y accorder, si on a vraiment envie de faire un jardin, il faut y aller, sinon on a des regrets. Ne pas procrastiner, même si ce ne sera pas le jardin de ses rêves. Il faut bien commencer quelque part et faire en fonction de ses possibilités. Un rebord de fenêtre, une balconnière avec les cultures que l'on aime est un très bon début. On peut très bien commencer par des radis ou par quelques aromatiques. C'est simple à faire par rapport à l'espace dont on dispose. Ensuite, si on veut gagner de la place, penser à la verticalité, en installant un mur végétal. Je me sers par exemple des persiennes ou de la porte fenêtre qui donne sur le balcon. On peut aussi créer des structures avec des bambous ou faire des tipis. Et si on dispose d’un espace peu plus grand, créer de la diversité.

bien décorer et organiser sa décoration avec vertbobo

© Photos Valéry Tsimba @lejardinnourricier

GARDENA – Cultivez-vous aussi en intérieur ?

 

Valéry Tsimba @ lejardinnourricier - Je limite parce que le jardinage est une passion dévorante chez moi ! Je fais principalement des micros pousses ou des graines germées, quelques plantes aromatiques comme la verveine d'Argentine, une verveine un peu mentholée. Quand c'est la période, je cultive des tomates micro-naines dans de petits pots. Ce sont des légumes de petite taille qui ne prennent pas trop de place. J’ai une tendance « tomatophile » ! Je collectionne les variétés de tomates et aime en découvrir de nouvelles. Celles que je sème et cultive ne se trouvent pas dans le commerce comme les tomates indigo, les variétés Blue Beauty, Black Beauty ou Sergent Peppers. Les tomates font partie des plantes dont on démarre les semis en intérieur comme les poivrons et les aubergines et qu’on repique à partir de la mi-mai. Je fais aussi mes boutures de patate douce, je lance des cultures de curcuma et de gingembre. C’est simple à faire : j'immerge les trois quarts d'une patate douce dans un contenant d’eau, les racines se développent avec le temps, puis les tiges. Ce qui me permet de faire les boutures. C'est pareil pour le curcuma et le gingembre, je commence par les humidifier pour qu’ils développent des petites pousses et je les plante en godets près d'une fenêtre pour qu’ils reçoivent un maximum de luminosité. Dès que les températures sont suffisamment chaudes, je repique tous mes départs dans un contenant plus grand. Je fais aussi des petites laitues et mes semis de pommes de terre. Finalement, c’est déjà pas mal en intérieur !

Tous les conseils de Valéry Tsimba pour cultiver sur un balcon ou un rebord de fenêtre sont à retrouver sur son compte Instagram et dans son livre Mon balcon nourricier en permaculture, éditions Ulmer.