GA860-0366
Realise your gardening dreams

Quel jardinier êtes-vous ?

Arnaud et Virginie du jardin bis, jardiner et cultiver, une philosophie de vie !

Avec Arnaud et Virginie du compte lejardin_bis, le soleil brille en Bretagne ! Installés en Finistère nord, tous deux cultivent avec passion leur jardin de 700 m2, avec une philosophie : faire avec la nature et prendre du plaisir. Arnaud est éco jardinier et donne des cours de conception de potager en permaculture et jardin forêt. Virginie est professeur des écoles en maternelle. C’est elle qui gère la page Instagram et partage leurs conseils et astuces autour du potager, du zéro déchet, de la biodiversité et de la conservation des fruits et légumes. Ils viennent d'emménager dans une nouvelle maison, interview croisée sur leur nouveau terrain de jeu

a mare dans le jardin d’Arnaud et Virginie lejardin_bis, indispensable à la biodiversité

© PHOTOS Arnaud et Virginie lejardin_bis

GARDENA – Quel est votre geste de jardinage durable ?

Arnaud @lejardin_bis – Le premier geste, c'est le non-travail du sol, hormis l'utilisation de la grelinette quand il y a du décompactage à faire. Griffer le sol suffit, à l'aide d'une griffe, surtout ne pas le retourner car cela permet de garder un sol vivant. Ensuite, on paille systématiquement pour éviter le lessivage en cas de précipitations parce que ça déplace les nutriments du sol. Et on utilise comme paillage les cultures de couvre sol. Par exemple la mâche. C’est une plante très basse que l’on peut planter à côté d’une culture haute sans la gêner. On a ainsi un sol paillé avec du vivant et, qui plus est, comestible. 

 

Virginie @lejardin_bis – On favorise aussi la biodiversité dans notre jardin. On a une mare, des nichoirs, des abris à insectes. On laisse un petit tas de bois au fond du jardin pour abriter les auxiliaires. 


Arnaud @lejardin_bis – On est aussi sensibles à la récupération de l’eau pour l’économiser parce qu'on voit bien que chaque année est différente et que partout en France, c'est le même problème. L'eau est un élément important qu'il faut absolument capter plutôt que perdre. Et puis, on réutilise et récupère tout ce qui est produit dans notre jardin. Rien n’en sort, on recycle tous nos déchets dans un circuit fermé. On part du principe que le mot permaculture est un mot un peu valise, mais si on le comprend bien, il est très vaste. Et si on devait se qualifier, ce serait l'agroécologie pour le côté vivrier et méthodologie, et la permaculture pour sa philosophie globale.

Le hache paille ou l’ancêtre du broyeur pour le jardin

© PHOTOS ARNAUD ET VIRGINIE LEJARDIN_BIS

GARDENA – Avez-vous un outil de jardinage préféré ?

Virginie @lejardin_bis – Mon outil de jardinage préféré, c'est le hache-paille, l'ancêtre du broyeur. Ce sont des lames qui tournent à la force des bras et hachent tout, ce qui nous permet de recycler toute la matière du jardin. 

 

Arnaud @lejardin_bis – Oui, j'adore aussi le hache-paille. C'est une grande roue en fonte avec des engrenages qu'on tourne, et avec une trémie derrière. En plus, c'est un outil très recherché !


Virginie @lejardin_bis – Au maximum, on est dans la démarche d'utiliser le moins possible d'électricité et d'énergies fossiles

GARDENA – Y a-t-il un outil qui n’existe pas et que vous aimeriez inventer pour votre jardin ?

Virginie @lejardin_bis – Cette question nous a donné beaucoup de fils à retordre ! Finalement non, parce qu'il existe déjà tellement d'outils. Le plus souvent, les outils de base nous suffisent au jardin et au potager.

le jardin forêt, aussi productif qu’esthétique

© PHOTOS ARNAUD ET VIRGINIE LEJARDIN_BIS

GARDENA – À quoi ressemblerait votre jardin de rêve ?

Arnaud @lejardin_bis – À ce que je conseille déjà à mes clients, à un jardin forêt productif. Une sorte de jardin d'Eden, esthétique et productif ! Il y a des arbres, des arbustes, des arbrisseaux, des fleurs, des fruits, des légumes, une mare. Tout ce qu’il faut pour bien accueillir la biodiversité dans sa globalité. C’est tout un écosystème, avec de l'eau, des oiseaux, de la vie, qui est beau et surtout qu'on a beaucoup de plaisir à regarder ! C’est ce qu’on essaie de faire dans notre jardin de 700 m2. On consacre 80m2 aux cultures de légumes et de fruits mais, en réalité, on aime cultiver un peu partout. On plante par exemple les artichauts avec les vivaces parce qu’ils sont décoratifs, on a beaucoup de plantes perpétuelles en dehors du potager, on plante des petits fruitiers sous de grands fruitiers, un pommier sous lequel il y a des groseilliers puis en-dessous des fraisiers. Ce qui fait que notre jardin est très étendu au niveau vivrier.

 

Virginie @lejardin_bis – J’ai la même vision, un jardin forêt à la fois productif et esthétique, avec autant de fleurs que de légumes, mais avec une mare ! C'est indispensable. Comme le dit Arnaud, nous on aime planter les fruits et légumes un peu partout, dans les massifs de fleurs et pas seulement dans un potager avec ses rangs en ligne. On a un potager urbain, dans le bourg d’une petite ville, et on apprécie la surprise des gens qui découvrent un chou kale ou un artichaut au milieu de nos fleurs.


Arnaud @lejardin_bis – Oui ça sort du lot ! Et c'est plein de couleurs car le chou kale est de couleur pourpre.

GARDENA – Pouvez-vous nous donner votre conseil de jardinage incontournable ?

Arnaud @lejardin_bis – Faire avec la nature plutôt que le contraire. Il faut laisser la biodiversité, la faune et la flore exploser ! Et puis, vraiment prendre beaucoup de plaisir à jardiner. Ça détend et ça fait du bien ! Dans une serre par exemple, il y a plein de choses à faire pour se faire plaisir. Nous avons fait des tables suspendues pour les supports de culture, accrochées au toit de la serre, comme des petites balançoires. On anime aussi des réunions autour de la culture et du potager, on fait partie de jardins partagés, les « permapéro » où on jardine tous ensemble dans le même jardin, c’est hyper collectif et ça crée du lien social ! 

les récoltes prolifiques du potager d’Arnaud et Virginie

© PHOTOS ARNAUD ET VIRGINIE LEJARDIN_BIS

Virginie @lejardin_bis – Oui, prendre du plaisir et faire en sorte d'intégrer la nature dans son jardin et ne pas aller contre elle. Par exemple, vouloir à tout prix exterminer les limaces, c'est le meilleur moyen pour que le problème devienne récurrent. On s’en sort bien mieux si on parvient à composer avec elles, même si c’est difficile à concevoir. Ne serait-ce qu'accueillir la biodiversité, c'est à dire tous les coléoptères, les hérissons ou les oiseaux parce qu’ils vont manger les limaces. Pratiquer le compostage de surface en déposant tous les déchets organiques autour des jeunes salades par exemple, c’est très attractif pour une limace ! Nous, on commence aussi certaines cultures en godets pour les protéger. Une fois que la feuille devient moins tendre, les limaces les attaquent moins. C'est le cas par exemple des petits pois. 

 

Arnaud @lejardin_bis – Après je dirais aussi la surproduction. Si l’on veut par exemple avoir 30 pieds de petits pois à la consommation, l'idéal est d'en planter 50 pour en laisser une partie à cette faune. Ce sont des ravageurs mais aussi des auxiliaires, puisque que la composition du sol serait moins bonne s'il n'y avait pas de limaces.


Virginie @lejardin_bis – Et enfin, comme tout bon jardinier, il faut s'adapter au climat et au sol de sa région. Nous, nous sommes en bord de mer, avec du vent, et cette année, beaucoup de tempêtes. Les conseils que nous donnons sont toujours liés à notre région. Quelqu'un qui cultive dans le sud ne fera évidemment pas du tout les semis au même moment que nous.

Découvrez tout l’univers d’Arnaud et Virginie sur leur compte instagram et leur chaine YouTube