Nous sommes nombreux à être fascinés et à cultiver les orchidées en intérieur pour leur fleurs élégantes, complexes et spectaculaires. Mais ces belles vivaces exotiques peuvent aussi pousser au jardin en pleine terre si l’on favorise les variétés d’orchidées sauvages. Morgane Peyrot, animatrice nature, détaille les bonnes pratiques pour les accueillir dans son jardin, bien les reconnaître et les protéger, dans son livre Des orchidées sauvages dans mon jardin publié aux éditions Jouvence.
Les orchidées sauvages, plantes protégées
Plantes fragiles et de plus en plus rares, certaines espèces d’orchidées sauvages sont protégées et interdites à la cueillette. Une bonne raison d’agir pour les favoriser dans son jardin et les accueillir dans nos parterres fleuris ! Fleurs spectaculaires et au développement complexe, leur cycle de vie se déroule surtout sous terre avec un système racinaire gorgé de nutriments capable de les maintenir plusieurs années.
Reconnaître les orchidées sauvages
La France compte 170 espèces d’orchidées sauvages (plus de 30 000 espèces dans le monde !) fleurissant dans les campagnes, les jardins et mêmes dans les parcs urbains. Et reconnaître les orchidées sauvages, c’est commencer à les protéger !
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Ce sont des herbacées vivaces à la tige dressée et non ramifiée.
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La majorité d’entre elles sont de petites tailles, de 10 à 30 cm.
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Leurs feuilles sont longues et luisantes, disposées en rosette, avec des nervures longitudinales.
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Les boutons floraux sont groupés en épi vers le sommet.
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Les fleurs sont munies de 3 sépales et de 3 pétales.
La germination des orchidées sauvages
La pollinisation des insectes permet la fécondation des orchidées sauvages. Certaines espèces comme les Ophrys jouent même la carte du mimétisme pour attirer bourdons et abeilles ! La fleur produit ensuite un fruit ressemblant à une gousse, appelée capsule. À maturité, la capsule libère plusieurs dizaines de millions de minuscules graines (environ 0,5 mm) qui seront disséminées au vent. Pour germer, la graine d’orchidée sauvage doit s’associer à des champignons qui lui fourniront les nutriments nécessaires à son développement, pourvu que les conditions de vie adaptées à son espèce soient réunies. La floraison a lieu une fois par an, le plus souvent au début du printemps.
Le milieu naturel préféré des orchidées sauvages
Les orchidées sauvages fuient la végétation dense où la concurrence des autres espèces est rude et préfère des prairies sèches par exemple, ou des coteaux calcaires. On peut également les trouver dans des landes, les garrigues méditerranéennes, les forêts humides où sont présents les champignons alliés, ainsi que dans les massifs montagneux. Mais les Sérapias par exemple fleurissent sur les bords de route, les Ophrys abeilles en plein cœur des villes, sur les pelouses de résidences urbaines !
Les conditions favorables au développement des orchidées sauvages au jardin
Morgane Peyrot livre quelques conseils et méthodes à mettre en œuvre pour instaurer les conditions favorables au développement naturel des orchidées sauvages dans son jardin. S’ils ne garantissent pas la réussite à coup sûr, ils ont des bénéfices certains pour la biodiversité et pour un jardin en bonne santé :
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Évitez les tontes précoces (mars) ou réservez une zone de fauchage tardif (en août par exemple). Et espacez les tontes autant que possible.
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Ne désherbez pas massivement afin d’attirer les insectes pollinisateurs.
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Les sols pauvres conviennent aux orchidées sauvages, conservez ainsi un espace sur lequel vous ne ferez pas d‘apport nutritif.
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Bien sûr aucun produit phytosanitaire et il est inutile d’en arracher pour les replanter, les orchidées sauvages sont des espèces protégées et leurs chances de survie sont quasiment nulles.
Découvrez le livre Des orchidées sauvages dans mon jardin de Morgane Peyrot, Préface de François Couplan, ethnobotaniste et spécialiste des plantes sauvages, éditions Jouvence, 2021.