Le paillage est indispensable au jardin potager en toute saison.
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Comment faire un bon paillage pour le jardin potager ?

Tous les jardiniers et paysagistes le disent : le paillage du sol, largement utilisé en permaculture, est indispensable pour conserver une terre fraîche et limiter l’arrosage. Et ce ne sont là pas ses seules qualités : un bon paillage évite aussi la pousse des mauvaises herbes et fertilise la terre du potager. Mais encore faut-il savoir comment réussir un paillage efficace et bon marché ! Découvrez nos conseils et astuces ainsi que les recommandations précieuses de Johann Gis, formateur et auteur du livre Permaculture, la bible pour débuter, pour réussir le paillage de votre jardin potager.

Le paillage est une technique utilisée au jardin en permaculture.

Quel est le rôle du paillage de la terre ?

Avant de réaliser un paillage, il faut comprendre ce que c’est. Appelé également mulch ou mulching, c’est une technique utilisée en permaculture qui consiste à créer un tapis végétal ou minéral afin de recouvrir le sol pour ne pas le laisser à nu. Le paillage végétal, composé de déchets verts, a une vraie action fertilisante et de protection. Il a un rôle très important aussi bien pour les massifs de fleurs, les plantes en pots, les haies ou les arbustes qu’au potager. Le paillage minéral, composé de billes d’argile, de graviers ou encore de galets, est purement décoratif et n’a pas d’impact sur la santé du jardin.

Quels sont les avantages du paillage ?

Le paillage reproduit ce qu’il se passe dans la nature : le sol n’est jamais nu et toujours recouvert de matières organiques ou végétales. Cela présente de nombreux bénéfices au potager :

Le paillage empêche les éclaboussures de boue sur les cultures, porteuses de maladies.
  • Protéger la terre des aléas climatiques : en hiver, les racines des plantes sont protégées et le tassement excessif du sol provoqué par de fortes pluies est évité. En été, notamment lors d’une canicule, le paillage conserve l’humidité dans le sol. Il y a plus de 20 degrés d’écart entre une terre paillée et une terre nue exposée plein soleil ! 

  • Freiner l’évaporation et limiter l’arrosage : en paillant le pied de vos plantations, vous n’aurez plus besoin d’arroser aussi souvent votre potager et réaliserez des économies d’eau. On estime que le paillage permet de conserver 3 fois plus d’eau comparé à un sol laissé nu.

  • Préserver la biodiversité au sol, à savoir les vers de terre, champignons et autres micro-organismes naturellement présents dans la terre et qui aèrent.

  • Fertiliser le sol : l’action de ces petites bêtes présentes dans la terre va transformer les matières organiques du paillis en humus gorgé de nutriments pour les végétaux mais aussi améliorer la structure du sol. Vous pouvez aussi inclure dans le paillis des herbes très nutritives comme l’ortie ou la prêle.

  • Limiter la pousse des mauvaises herbes : finie la corvée de désherbage ! Le paillis étouffe les adventices et les prive de lumière. Leur croissance sera donc très limitée entre les cultures.

Éloigner les ravageurs comme les limaces et escargots qui adorent grignoter certains légumes. Le paillis va en effet empêcher leur passage.

La meilleure période pour effectuer le paillage est l’automne.

Comment réussir son paillage ?

Avant de réaliser le meilleur paillage, un travail de la terre est nécessaire. 

  • Nettoyez-la des petits cailloux, racines et mauvaises herbes avant de l’aérer à l’aide d’une griffe

  • Si la terre est sèche, vous pouvez l’arroser et lui apporter un peu d’engrais naturel ou de compost. 

  • Ensuite, place à l’étalage. Prélevez le paillis avec une bêche puis étalez une couche de 6 à 8 cm sur toute une surface ou bien de 2 à 3 cm aux pieds des plantations. 

  • Pensez bien à arroser une fois le paillage terminé. Il sera nécessaire d’ajouter quelques centimètres de paillis régulièrement. 

Deux erreurs à éviter selon Johann Gis, auteur du livre Permaculture, la bible pour débuter :  pailler par vent fort ou en cas de gel et recouvrir le collet des plantes, c’est-à-dire la zone entre la tige et la racine, avec le paillis.

Quels sont les inconvénients du paillis ?

Même le meilleur paillage présente malgré tout quelques inconvénients qu’il est important de prendre en compte avant de vous lancer au potager.

  • Les plantes paillées ne se ressèment pas naturellement : pour y parvenir, Johann Gis conseille d’utiliser des matières qui vont rapidement se décomposer comme le carton, les déchets verts du jardin ou les déchets alimentaires.

  • Il y a un risque de pourriture des racines : en cas de fortes pluies, le pied des plantes sensibles comme l’ail, l’oignon ou l’échalote risquent d’être trop gorgées d’eau. Mieux vaut donc éviter de pailler ces alliacées.

Certains ravageurs peuvent se cacher sous le paillage : c’est le cas notamment des rongeurs.

Un bon paillage contient des broyats végétaux pour ne pas trop acidifier le pH du sol.

Quels déchets du jardin et matériaux utiliser pour pailler ?

Pour réussir son paillage, nous vous conseillons d’utiliser des matières locales. Johann Gis distingue les matières azotées (vertes et fraîches) des matières carbonées (brunes et sèches).

  • Dans les matières azotées, on trouve en premier lieu les déchets verts du jardin qui peuvent être recyclés : les résidus de tonte – à ne pas utiliser seules car elles sont trop humides et risquent de développer des maladies aux végétaux – mais aussi les feuilles mortes et les résidus de taille de haies ou d’arbustes. A cela peut s’ajouter les déchets alimentaires (épluchures de légumes, sachet de thé, marc de café…), un peu de compost et des engrais verts

  • Dans les matières carbonées, on trouve des copeaux de bois, de la paille ou du foin, des cartons ou papiers (sans encre), des écorces de pin ou encore des paillettes de lin ou de chanvre. L’auteur suggère également d’utiliser des débris d’ardoise ou de tuile, des toiles en jute ou encore des coques de cacao. 

 

Autant d’idées pour réaliser un paillage bon marché avec ce dont vous disposez !